Il y a deux ans, une attaque terroriste. Depuis, un génocide en cours

7 Oct 2025

Personne ne peut ni ne doit oublier l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas, le 7 octobre 2023, en Israël. Le 7 octobre est devenue une date marquante de ce XXIe siècle.

Une nouvelle fois, nos pensées vont aux victimes, à leurs familles, à toute cette jeunesse arrachée à la vie, alors qu’elle était en train de la fêter.

Deux ans plus tard, 47 otages israéliens sont toujours retenus par l’organisation terroriste. Deux ans plus tard, nous continuons, comme depuis le début, d’exiger leur libération immédiate. 

Depuis cette date, le Premier ministre israélien a déclenché un massacre sans précédent contre le peuple palestinien. La Cour Pénale Internationale a lancé un mandat d’arrêt contre Netanyahou et des membres de son cabinet, comme sur des membres du Hamas, pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. Ces dirigeants doivent répondre de leurs actes devant la justice. 

Des organisations des Nations Unies ont alerté, depuis des mois, sur la famine en cours et sur le génocide dans la bande de Gaza. Les faits, rien que les faits doivent être rappelés avec force, chaque jour, quand le gouvernement israélien et ses alliés tentent de l’invisibiliser ou de discréditer ceux et celles qui manifestent leur soutien au peuple palestinien. 

Depuis ce basculement vers l’horreur, Gaza notamment ne connait aucun répit. On dénombre plus de 57 000 morts et ce décompte macabre ne semble jamais s’arrêter. Les projections d’instituts scientifiques établissent le bilan humain à plus de 200 000 victimes (mortes et blessées). Des bombardements ont encore eu lieu il y a quelques jours sur l’hôpital Nasser, situé dans le sud de la bande de Gaza, tuant des soignants et des journalistes.  

Pour notre part, nous ne faisons aucun tri parmi les victimes, ni les souffrances et nous pleurons de la même façon, les victimes israéliennes comme palestiniennes. 

Les différentes flottilles, qui ont tenté à plusieurs reprises de s’approcher des côtes palestiniennes pour apporter de l’aide humanitaire et briser le blocus, sont systématiquement arraisonnées et interceptées par l’armée israélienne dans les eaux internationales, ce qui constitue selon le droit maritime, un acte de piraterie. Les militantes et militants de la paix qui composent les équipages sont emprisonnés, humiliés puis expulsés, à l’instar du journaliste de l’Humanité, Emilien Urbach. 

Pendant ce temps, la population gazaouie erre dans une prison ou un cimetière à ciel ouvert, dans un champ de ruines, victime d’une famine organisée et d’un génocide. Les attaques méthodiques en Cisjordanie pour accélérer la colonisation sont récurrentes. Il est évident que le gouvernement israélien, mais aussi tout l’appareil politico-militaire du pays, veut en finir avec le projet national palestinien.

Israël reste l’allié des grandes puissances et l’impunité est de mise, au mépris du droit international. 

Et pourtant, les enquêtes d’opinion et les manifestations hebdomadaires de Tel-Aviv à Jérusalem démontrent que la politique israélienne est largement rejetée. Rien ne peut justifier les crimes de masse au nom de la sécurité d’Israël. Les arguments éculés de Benyamin Netanyahou, qui fait tout pour se maintenir au pouvoir de façon autoritaire et autocratique, ne tiennent plus.

Le 7 octobre 2023 marquera à jamais un franchissement supplémentaire dans l’horreur pour deux peuples. Cette date illustre plus de vingt ans d’impasse où le peuple palestinien est marginalisé et son droit à disposer d’un Etat nié. 

Les cycles de violence se sont amplifiés jusqu’à menacer d’une guerre régionale. L’occupation reste le problème central et il ne peut y avoir de projet crédible sans libération des territoires occupés par Israël. Comme l’a affirmé Marwan Barghouti, prisonnier politique palestinien et figure de l’unité palestinienne : « Le dernier jour de l’occupation sera le premier jour de la paix ». 

Nous savons aussi que rien n’a commencé le 7 octobre mais que l’injustice faite aux Palestiniens prend ses racines dans l’occupation, la colonisation, les expropriations quotidiennes, la politique d’apartheid, l’emprisonnement méthodique de prisonniers politiques palestiniens depuis des décennies. 

Le rêve étatsunien du locataire de la Maison Blanche était de récupérer Gaza, vidée de sa population, pour en faire une Riviera de tourisme de luxe où l’argent coulerait autant à flots que les bombes inondent actuellement le ciel de l’enclave. Il a dû reculer en partie. Mais le milliardaire new-yorkais, fier de son plan pour la paix et espérant toujours le prix Nobel, continue de porter l’arrêt des bombardements pour installer un protectorat inadmissible avec la perspective d’un Etat palestinien dans un horizon lointain. Une nouvelle fois, aucune contrainte, aucune pression n’est mise sur le gouvernement de Netanyahou pour faire cesser le conflit et accorder le droit au peuple palestinien de vivre sur leurs terres.

La reconnaissance de la Palestine par la France, concrétisée le 22 septembre dernier, si elle est une étape symbolique importante, ne règle pas tout, loin s’en faut. Le discours de Macron à cette occasion à l’Assemblée générale de l’ONU était à ce titre éloquent sur le positionnement diplomatique français, évoquant Israël de façon éhontément déséquilibrée. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le gouvernement français et ses homologues européens n’ont toujours pas suspendu l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël et n’évoquent jamais les sanctions contre le gouvernement israélien pour le contraindre au cessez le feu et l’entrée massive de convois humanitaires.

Dans ce conflit, la communauté internationale, en réalité les puissances occidentales, a toujours privilégié l’un au détriment de l’autre, choisissant comme allié un gouvernement d’extrême droite, un gouvernement colonisateur.

Tant que ce paradigme sera la boussole internationale, toute perspective de paix semblera lointaine, voire impossible. Il n’existe de paix juste et durable que si elle est basée sur le respect des droits des peuples. Ces principes devraient être intangibles. 

Pour qu’il n’y ait plus jamais de 7 octobre et de funestes jours qui s’en suivent. 

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