Ukraine : une perspective de paix toujours lointaine et incertaine

22 Mai 2025

Alors que l’Ukraine connait un  1182ème  jour de guerre, la perspective de paix ou même d’un cessez-le-feu semble toujours lointaine et incertaine.

Vladimir Poutine a refusé de se rendre en personne en Turquie, lieu symbolique, pour rencontrer Volodymyr Zelinsky, en vue de pourparlers.  La confrontation entre les deux dirigeants n’a donc pas eu lieu, même des échanges diplomatiques entre les deux pays se sont tenus. 

Le maitre du Kremlin s’était pourtant montré enclin à reprendre les discussions, puis a joué jusqu’au dernier moment la stratégie du silence et du suspense sur sa présence, pour, finalement, refuser la main tendue par son homologue ukrainien.

Ce refus prévisible confirme que pour le Kremlin, le gouvernement ukrainien actuel issu de la révolution Maidan, est illégitime, et ne peut donc être considéré comme un interlocuteur à sa hauteur. Il met également en lumière de façon concrète les doutes sur la volonté de Poutine d’avancer vers la paix après avoir annexé des portions des régions ukrainiennes de Donetsk, Luhansk, Kherson et Zaporijjia. Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, l’Ukraine a perdu le contrôle d’environ un cinquième de son territoire. Poutine ne veut pas la paix, il veut l’Ukraine.  

Pour la 1ère fois, les diplomaties états-uniennes et européennes s’étaient alignées pour mettre la pression sur le Kremlin, sous forme d’ultimatum en vue de négociations à Istanbul. Cette pression s’était également formalisée par un déplacement commun de quatre dirigeants Français, Allemand, Anglais, Polonais, au nom de la coalition des volontaires à Kiev, début mai. 

Cette pression conjointe était importante puisque c’était une manière de faire admettre à Trump, lui qui voulait privilégier ses affaires commerciales avec la Russie, que le blocage se situait bien du côté de la Russie. Difficile à reconnaitre pour celui qui voulait régler le conflit en quelques heures et qui a humilié publiquement le président ukrainien, dans le bureau ovale en février dernier.

L’échange téléphonique qui vient d’avoir lieu entre Trump et Poutine si important qu’il soit ne débouche sur aucun accord, aucun calendrier et l’armée russe poursuit son avancée. Trump qui espère surtout le Prix Nobel de la paix semble bien peu enclin en réalité à faire plier Poutine, tant les intérêts financiers prennent le dessus. 

Pour dépasser ce clivage, l’Europe doit reprendre la main pour que la paix ne soit pas dictée par Moscou exigeant des concessions inacceptables à l’Ukraine, signe d’une capitulation.  

Au-delà du 17ème paquet de sanctions contre la Russie, afin de limiter les exportations de pétrole russe, au-delà de la question du renforcement des forces de défenses européennes, l’Europe doit jouer de tout son poids pour obtenir des garanties solides de sécurité pour prévenir toute nouvelle attaque russe et obtenir le retrait de son sol de l’armée russe. 

C’est le moment de peser pour mettre un terme à ce conflit, en finir avec les bombardements et les assauts russes, et que l’Ukraine soit souveraine dans la définition de son intégrité territoriale.

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