Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie

19 Mai 2025

Le 17 mai 1990, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) retirait l’homosexualité de la liste des maladies mentales, relayée et déclinée ensuite, en France, par le Ministre communiste Jack Ralite. 

Depuis, cette date a été choisie pour symboliser la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. 

En 2025, la situation est toujours alarmante. 

Plus de 60 pays criminalisent encore l’homosexualité dans le monde, et une douzaine d’autres la punissent jusqu’à la peine de mort, principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. 

Pour son second mandat à la Maison blanche, Trump a été d’emblée à l’offensive contre les personnes LGBTQIA+, annulant, dès le premier jour, des décrets destinés à promouvoir les droits des minorités. 

Ne reconnaissant plus que deux genres, homme et femme, le président états-unien n’a pas tardé pour cibler les personnes transgenres en niant leur existence et leur identité, à l’instar de son acolyte Musk, qui a rejeté sa propre fille transgenre. 

Tous les programmes scientifiques évoquant les questions LGBTQIA+ se voient privés de financement, ceux pour lutter contre le VIH sont réduits.

Le tout au nom d’une puissante idéologie où la norme est l’hétérosexualité et la masculinité, le reste n’étant que déviance et wokisme. 

Dans plusieurs pays européens, on assiste à la même tendance avec un net recul des droits des personnes LGBTQIA+ ces dernières années, comme l’a rappelé la branche européenne de l’Association internationale lesbienne, gay, bisexuelle, trans et intersexe (Ilga-Europe), lors de la publication du « Rainbow Index 2025 ». 

Plusieurs exemples illustrent ces reculs : En Italie, les autorités administratives avaient rayé la mention du second parent dans l’acte de naissance d’enfants de couples homosexuels avant que la justice ne revienne dessus. 

En Pologne, en 2021, la création de LGBT-free zones (« zones sans LGBT ») a été le symbole de l’exclusion de personnes LGBT dans l’espace public. La dernière vient d’être abolie dans un pays ultraconservateur où les droits sont encore très largement bafoués.

Quant au premier ministre hongrois Viktor Orbán, il mène une politique ouvertement LGBTphobe, notamment en faisant adopter une loi qui interdit la promotion de contenus LGBTQIA+ dans les médias et la production culturelle ou bien avec une loi interdisant la Marche des Fiertés, fait inédit pour un pays membre de l’Union Européenne. 

La France n’est pas exempte de ces reculs et perd deux places dans le classement du Rainbow Index par rapport à l’an dernier, et se situe désormais à une piètre 15ème place, alors qu’elle était 5ème avant l’arrivée de Macron au pouvoir…  

Au quotidien, les gays, les lesbiennes, les bi, les trans, subissent des discriminations, des moqueries, du harcèlement, des violences physiques ou sexuelles, des insultes, des menaces, des appels à la haine voire à la mort. 

Malgré quelques avancées législatives, notamment l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe en 2013 et l’extension de la PMA aux couples de femmes en 2021, la vie est loin d’être rose pour les personnes LGBTQIA+, et les questions sont  loin d’être toutes réglées. 

Certes, les mentalités évoluent et une proposition de loi vient d’ailleurs d’être adoptée au Sénat pour réhabiliter toutes les personnes LGBT qui avaient été condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1992. C’est une belle victoire et une juste réparation face à cette répression pénale d’Etat. 

Les jeunes générations sont effectivement plus ouvertes sur leur orientation sexuelle, leur identité de genre, mais dans un mouvement paradoxal et contradictoire, on constate également un retour des stéréotypes bien ancrés, des valeurs dite traditionnelles dans un monde toujours patriarcal. 

Les infractions anti-LGBTQIA+ enregistrées par les services de police et de gendarmerie ont augmenté de 5 % en France en 2024, selon les chiffres du ministère de l’intérieur. 

Les violences dont sont victimes les personnes LGBTIQA+ se manifestent dans tous les secteurs de la vie : 

  • A l’école, avec de nombreux cas de harcèlement. Chacun se souvient encore du suicide du jeune Lucas en 2023 ou du scandale du climat homophobe régnant au sein du prestigieux collège Stanislas. 
  • Dans le milieu professionnel, les personnes LGBTQIA+ cachent bien souvent leur orientation sexuelle pour ne pas risquer de s’exposer à un rejet de la part de leurs collègues, à des obstacles dans leur progression de carrière. 
  • Dans l’espace public, les actes homophobes, transphobes se multiplient. Les couples de même sexe, les personnes trans vivent avec la peur d’être agressés, insultés, dans la rue, les guet-apens destinés à piéger les personnes gays notamment se multiplient.
  • Dans le sport, la persistance des chants homophobes dans les stades de football, tout comme les propos de certains joueurs adulés ne semblent choquer personne ou presque alors qu’ils sont réprimés par la loi. Les stades ne doivent plus être des zones de non droit sur ce sujet, à l’inverse, qui plus est, des valeurs sportives.
  • La sphère médiatique est également régulièrement source d’homophobie. Des chaines de télévision détenus par le groupe Bolloré notamment, à coups de ‘’blagues et sketchs potaches’’ véhiculent les préjugés, des stéréotypes homophobes, dans des émissions de grande écoute banalisant ces faits. 
  • Les réseaux sociaux et plateformes en ligne continuent de véhiculer eux aussi, des discours haineux à l’égard des personnes LGBTQIA+, facilitant leur propagation et intensifiant leur impact.
  • Le secteur de la santé est, lui aussi, régulièrement cité comme lieu de propos discriminants avec une hétérosexualité présumée, ou bien jugeant l’orientation sexuelle, voire mégenrant. 
  • Dans la culture, la fachosphère est parvenue à plusieurs reprises à faire annuler des événements, des spectacles d’artistes qui ne lui convenaient pas et heurtaient sa ‘’morale’’’. Elle a pris pour cible de nombreux artistes par des campagnes de cyberharcèlement particulièrement violentes. 

Toutes ces discriminations, toutes ces violences, ont des conséquences sur les familles homoparentales, sur les enfants qui évoluent dans une société où certes les droits avancent et progressent grâce à la mobilisation des associations, d’élus progressistes, mais le tout, dans un climat qui reste homophobe, et où tout écart à la ‘’norme’’ hétérosexuelle et patriarcale est jugé et rejeté. De nombreux jeunes sont encore aujourd’hui rejetées par leur famille du fait de leur orientation sexuelle, s’appuyant sur une homophobie ambiante, légitimée par les plus hautes sphères, et entrainant de véritables drames humains. 

Le chemin reste donc encore long et tortueux pour que les personnes LGBTQIA+ puissent vivre en toute sérénité en France, à l’heure où les discours et valeurs traditionnalistes resurgissent. Et gardons en tête que partout où l’extrême droite progresse et prend le pouvoir, les droits des minorités reculent, cible directe et privilégiée des politiques réactionnaires. 

Alors que le gouvernement possède en son rang des ministres connus pour leur positions rétrogrades et anti-LGBTQIA+, il est temps de mettre un terme à ces discriminations et de renforcer l’accès aux droits pour aller vers une société d’émancipation et d’égalité. 

Au grand dam de l’extrême droite qui veut imposer des thérapies de conversion, l’homosexualité ne disparaitra jamais ! C’est l’homophobie qui doit reculer. 

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