Martinique : la vie toujours trop chère. 

21 Oct 2025

Il y a un an, un puissant mouvement de colère et de protestation contre la vie chère avait lieu en Martinique pour dénoncer les conditions de vie précaires et les prix trop élevés. 

L’INSEE indique qu’en moyenne les prix des denrées alimentaires sont 40% plus élevés que dans l’Hexagone, 37 % pour les prix des télécoms et 13% pour les coûts de santé, sans compter le prix de l’essence, de l’électricité, alors même que les salaires et les pensions de retraites sont inférieurs et que 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

L’un des leaders de la mobilisation de l’an dernier résume ainsi la situation : « nous avons le coût de la vie de Monaco avec des salaires de Bamako »

Cette mobilisation, entre violences et couvre-feu imposé, déboucha sur un accord entre l’Etat et la collectivité territoriale de Martinique, la grande distribution, signé le 16 octobre 2024. Cet accord avait pour objectif de faire baisser de 20% les prix sur plusieurs milliers de produits de première nécessité.

Un an après, les prix ont effectivement été revus un peu à la baisse, à hauteur de 11%, grâce à la réduction de la TVA, de l’octroi de mer, et le gel des marges des distributeurs. 

Mais cet accord tripartite est perfide puisque par un mécanisme de ‘’péréquation’’, d’autres produits sont désormais plus taxés. Les Martiniquais et Martiniquaises ont donc la désagréable impression de vases communicants, avec une baisse d’un côté mais une hausse de l’autre. 

Ce mouvement de révolte de 2024 fait donc terriblement écho à celui de 2009 où une grève générale avait été menée contre l’inflation, mais qui n’avait rien changé en profondeur, la situation s’étant même empirée. 

La population désespère de voir enfin l’Etat écouter ses demandes légitimes à vivre correctement dans cette collectivité territoriale unique française. La nouvelle Ministre des Outre-Mer, qui fut ministre de la fonction publique durant 7 jours, entendra-t-elle le message, à quelques jours de défendre un budget austéritaire. …

L’une des voies passe sans aucun doute par en finir avec une vision colonialiste où les Békés, possèdent toujours 50 % des terres et encore 80 % des magasins. Ils possèdent aussi de façon monopolistique de nombreux secteurs économiques tels que la grande distribution, l’agro- alimentaire, l’import-export avec des grands groupes dont certains bénéficient d’importantes aides publiques alors qu’ils réalisent de confortables profits financiers et versent des dividendes à leurs actionnaires. 

Sur la même île, les uns se gavent, les autres galèrent, symbole d’un système d’exploitation qui n’a pas changé depuis des siècles. 

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