
Fabien GAY
7 juil. 2022
Depuis le 7 mars dernier, notre concitoyen Salah Hamouri est à nouveau incarcéré dans les geôles israéliennes sous le régime de la détention administrative, régime d’exception arbitraire permettant d’enfermer sans procès, sans motif, sans limite un individu. Pour quel crime ? Défendre une terre, exiger l’application du droit international et le droit d’un peuple à vivre libre.
Agé de 37 ans, cet avocat franco-palestinien a d’ores et déjà passé près de 10 ans derrière les barreaux. Sans compter les intimidations, les restrictions de déplacements, ou encore la séparation avec sa femme et ses deux enfants, interdits de séjour en Palestine.
Ce quotidien est celui de milliers de familles palestiniennes dont au moins un proche a déjà connu l’enfermement. Depuis 1967, près de 700.000 Palestinien·ne·s ont déjà connu l’enfermement, véritable machine du système colonial israélien utilisée pour briser les familles et la résistance palestinienne.
A cela s’ajoute la brutalité et les humiliations quotidienne aux check-points, les spoliations des maisons et des terres, la poursuite de la colonisation, le blocus inhumain de Gaza, et même les meurtres (76 depuis janvier dont 6 enfants) comme celui de notre consœur Shireen Abu Akleh assassinée par l’armée israélienne dont une enquête de l’ONU a confirmé la culpabilité.
Quelle désagréable sensation de voir le président de la République recevoir le premier ministre israélien Yaïr Lapid à l’Elysée, saluant un « ami fidèle », sans évoquer les mots paix et droit international, renvoyant les Palestinien·ne·s au rang de figurant·e·s…Depuis 2017, le Quai d’Orsay a même reculé dans le soutien formel à Salah Hamouri.
Pour briser le mur du silence et de la honte, la mobilisation est plus que jamais déterminante. Le courant d’opinion grandit dans le pays et en Europe avec le comité Liberté pour Salah, soutenu par les associations de défense des droits humains, les progressistes et démocrates. L’Humanité se tiendra à leurs côtés.
Rien ne justifie de laisser un concitoyen enfermé et de cautionner un deux poids deux mesures avec d’autres situations similaires vécues par des Français·e·s dans le monde. Salah doit être libéré immédiatement.