
Fabien GAY
28 juin 2022
Emmanuel Macron ne veut pas sauver la France, seulement le macronisme.
Si le Président Macron a été réélu, notamment grâce à un front républicain qu’il participe lui-même à effriter chaque jour, il ne possède pourtant pas de majorité d’idées — ni au sein de la population, ni à l’Assemblée — pour appliquer son programme antisocial. Sa stratégie d’éviter le débat politique, tout en comptant sur des institutions de la Vème République à bout de souffle pour lui confier une majorité absolue, a échoué. Il lui faut donc ajuster sa tactique, en lançant des opérations politiciennes pour tenter de conquérir une majorité factice à l’Assemblée nationale et accentuer sa politique en faveur du capital.
Après avoir tiré un trait d’égalité dans l’entre deux tours des élections législatives entre les forces de progrès, de justice sociale et environnementale et les forces réactionnaires et de la haine, participant ainsi à l’élection de 90 députés du RN, il poursuit ses basses manœuvres. Après avoir tenté de faire apparaître comme anti-républicaine toute force qui ne serait pas dans la coalition présidentielle, il s’engage dans une stratégie de division pour fracturer les oppositions.
Le Président serait ainsi prêt à former un gouvernement d’union nationale avec toutes les forces dites républicaines, responsables et en capacité de gouverner. Pourtant 2022, n’est pas 1945. Macron ne veut pas sauver la France ou la reconstruire après six ans de guerre et après avoir vaincu le nazisme ; il veut simplement sauver le macronisme et poursuivre son matraquage néolibéral.
En laissant filtrer cette idée d’union nationale, le Président cherche en réalité à fragmenter et affaiblir la seule véritable opposition qu’il aura à affronter : la gauche. Mais les projets de société du Président et de la gauche sont tout simplement antinomiques ; et personne ne peut sérieusement penser ou envisager que le PCF, ou une autre force de la NUPES, pourrait participer à un gouvernement libéral, allié à la droite républicaine et avec la bienveillance d’une extrême-droite puissante et à l’affût pour voter tous les reculs sociaux, environnementaux et démocratiques promis par Macron.
La responsabilité de toutes les forces de gauche qui composent la NUPES est de rester unis, de ne pas tomber dans le panneau des pièges tendus par un Président en recherche d’idées et de majorité, de continuer à porter l’espoir et les combats dans l’hémicycle, comme dans les mobilisations populaires, pour les salaires, le pouvoir d’achat et le climat.
A retrouver sur le site : https://www.humanite.fr/