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Messi en fête et bleus à l’âme

Fabien GAY

19 déc. 2022

Les Bleus échouent donc sur la dernière marche après un parcours exceptionnel. Et c’est l’Argentine qui arrache la 3e étoile après un match qui aura tenu toutes ses promesses. La France ne réussira pas l’exploit d’être la première équipe de l’ère moderne à conserver son titre sur deux compétitions successives, laissant seuls le Brésil de Pelé et l’Italie.

Sûrement que l’épidémie virale qui a touché l’équipe de France, comme l’absence de tauliers comme Kanté, Pogba et le ballon d’or du peuple Benzema, aura pesé dans cette dernière ligne droite. Mais il faut féliciter cette nouvelle génération incarnée par Upamecano, Rabiot et les deux Girondins Koundé et Tchouaméni pour ce magnifique parcours et la tombée de quelques records et statistiques. Lloris est ainsi le plus capé, Giroud le meilleur buteur et Griezmann le meilleur passeur. Et Mbappé, triple buteur, a encore le temps de gagner des trophées.

 

Mais, dimanche après-midi, l’Argentine et le dieu Messi étaient au-dessus. Et même si la tristesse était présente au coup de sifflet final, on ne peut que s’incliner face au talent de ce joueur qui remporte le dernier trophée qui lui manquait. Il distance ainsi définitivement l’autre maestro des quinze dernières années, Cristiano Ronaldo, avec deux ballons d’or supplémentaires… et la Coupe du monde.

 

Mais la tristesse n’est pas liée qu’à la défaite. Car personne ne peut oublier que ce Mondial s’est joué au Qatar, théocratie ne respectant pas les droits humains, en particulier ceux des femmes et des LGBT. À chaque match, nous savions que ce Mondial se jouait sur un cimetière, près de 6 500 ouvriers ayant perdu la vie, comme nous l’avons rappelé chaque jour en publiant une trentaine de leurs portraits. Si l’Argentine ramène la Coupe à la maison, il reste tant à faire collectivement pour la ramener à la raison. L’indignation légitime des dernières semaines face au scandale de la corruption, du mépris des droits humains et du désastre écologique doit pousser au changement de règles dans l’organisation des grandes compétitions internationales.

 

La prochaine Coupe du monde aura lieu dans quatre ans sur le continent nord-américain, entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Aberration écologique, car des centaines de milliers de supporters devront prendre l’avion pour suivre leur équipe favorite sur un continent entier. Mais surtout, un mur est en construction entre les États-Unis et le Mexique. N’attendons pas quelques semaines avant le début du prochain Mondial pour exiger que ce mur soit abattu. Et pour obtenir que la Coupe du monde redevienne enfin la Coupe de la fraternité et de la solidarité entre les peuples.

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