top of page

Nous lui devons justice

Fabien GAY

29 juin 2023

Nahel, un adolescent de 17 ans, a été abattu par un policier à Nanterre il y a deux jours. Nos premières pensées solidaires et fraternelles vont à la famille de la victime, même si, nous le savons, aucun mot ne pourra venir soulager l’incommensurable peine de perdre un enfant dans ces terribles circonstances.

Rien ne peut justifier, même un refus d’obtempérer ou un délit de fuite, qu’un policier abatte de sang-froid une personne. Les premières versions de l’institution policière, comme la réaction de quelques syndicats policiers ou encore de l’extrême droite, rajoutent l’indécence à l’effroyable et tranchent avec la dignité de la famille et les appels au calme, à une justice indépendante et impartiale, de nombreux élus, dont le maire de Nanterre Patrick Jarry.


Une nouvelle fois, le rapport de la police avec la population est interrogé. Cette fois, il ne faut pas qu’il soit enterré. Si les policiers exercent un métier difficile, dans des conditions, parfois complexes, souvent pour des petits salaires, qu’ils sont souvent en première ligne face à la violence de la société et la misère humaine qui s’accroît avec la précarisation de la vie, rien ne peut venir « cautionner » ou « excuser » les violences policières.


Dans les quartiers populaires des Minguettes jusqu’à Zyed et Bouna, sans oublier Adama Traoré, jusqu’aux manifestations des Gilets jaunes ou des syndicats, on ne peut plus nier ou atténuer ces violences policières qui frappent les classes populaires avant tout.

Il est urgent de changer de logiciel pour sortir de cette spirale dramatique. Il faut d’abord revoir la formation pour celles et ceux qui détiennent la violence dite légitime de l’Etat. Ne nions plus le racisme qui gangrène toute la société mais aussi certains membres de notre police, comme le prouvent les contrôles au faciès. Il est d’ailleurs urgent d’instaurer un récépissé de contrôle d’identité.


Une remise à plat de la loi de février 2017 relative à la sécurité publique, qui a modifié les conditions d’usage des armes par la police, de même qu’une grande réforme de l’IGPN sont nécessaires pour que les enquêtes soient plus rapides et que soit restaurée, s’il est encore temps, la confiance de la société, et en particulier de sa jeunesse, envers la police.


Nous devons justice à Nahel.

bottom of page