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Outre-mer : Soif d'égalité

Fabien GAY

22 juil. 2022

Grandes oubliés des politiques publiques, les Outre-mer subissent des crises multiples qui doivent s’appréhender au regard du passé colonial et esclavagiste et d’une relation toujours inégale, souvent brutale avec la métropole. La dimension sociale prédomine de nos jours avec près d’un million de nos compatriotes ultramarins qui vivent sous le seuil de pauvreté.

Les services publics y sont défaillants, les transports publics quasi-inexistants et le coût de la vie exorbitant. Le LKP et son leader Elie Domota avaient parlé en 2009 de « pwofitasyon », désignant une domination économique systémique et outrancière. C’est toujours vrai aujourd’hui où quelques grands groupes sont en situation d’oligopole et imposent des prix prohibitifs, privant de nombreux foyers des biens de première nécessité.


30% des Guadeloupéen·e·s n’ont pas accès à l’eau potable ; 10.000 enfants guyanais sont privés à ce jour de classe à la rentrée ; plus de 30% des Réunionnais·e·s sont privé·e·s d’emplois. Les problèmes sont hors normes et nécessitent un effort d’ampleur dans tous les domaines pour rattraper les retards.


De plus, la crise du COVID y a accéléré comme partout les inégalités. Dans les Antilles et en Guyane, l’instauration du passe vaccinal a été mal vécue par une population antillaise meurtrie dans sa chair par l’intoxication au chloredécone, dont la nocivité était connue depuis 1976…mais utilisée dans les bananeraies jusqu’en 1993. Plutôt que le dialogue, le gouvernement français avait choisi l’autoritarisme et l’envoi de CRS. Le rattachement du ministère des Outre-mer à la place Beauvau ajoute au mépris et à l’humiliation.


Pour que la promesse d’égalité républicaine devienne une réalité, comme dans les quartiers populaires et dans les campagnes, les Outre-mer doivent entrer dans les politiques publiques de droit commun. Ces territoires d’une richesse incroyable ne demandent qu’à s’épanouir et se développer avec comme atouts une jeunesse dynamique et une biodiversité précieuse. Donnons-leur en les moyens !

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