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Union et espoir

Fabien GAY

12 mai 2022

Près de neuf électeurs·trices de gauche sur dix, quels qu’aient été leurs votes au premier tour de l’élection présidentielle, espéraient l’union large des forces de gauche et écologistes pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Elle s’est construite, unissant communistes, insoumis, écologistes et socialistes qui ont tenu leur première convention samedi 7 mai à Aubervilliers. Ce rassemblement soulève un espoir de changement dans le monde du travail, de la création et dans la jeunesse qui envisage de voter à plus de 50% pour les candidates et candidats de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale.

D’ailleurs les droites et les extrêmes droites ne s’y trompent pas ; elles raillaient hier la désunion de la gauche ; elles en ont à présent une peur panique, matraquant des arguments réactionnaires que nous pensions définitivement enterrés au siècle dernier.


Pourtant, au lendemain de l’élection du président des riches Macron, qui a vu l’extrême droite réaliser son meilleur score sous la Vème République, les déceptions, les colères, les ressentiments, les recherches de victimes expiatoires de l’élimination de la gauche auraient pu continuer à nous diviser et alimenter le désespoir, l’abstention et la machine à perdre.


Dans sa longue histoire, la gauche a été souvent divisée entre ses deux courants historiques, mais elle a su aussi se rassembler pour répondre politiquement aux revendications de mouvements populaires puissants. Aujourd’hui la situation politique l’exige, y oblige même. Le risque que le massacre social programmé par le macronisme finisse d’écraser les conquis sociaux d’un siècle de combats ouvriers et paysans est trop grand. Si le Président Macron gagne une majorité à l’Assemblée nationale, ce sera la retraite à 65 ans et un bond de 112 ans en arrière ; le travail quasi gratuit pour les allocataires du RSA ; et le risque de voir le capital remettre la main sur les près de 532 milliards d’euros de cotisations sociales (chiffre 2019) qui lui échappent depuis 80 ans, asséchant in fine les caisses de la Sécurité sociale et obligeant les travailleurs et travailleuses à s’assurer individuellement face aux risques de la vie. Laisser libre le champ à Macron serait offrir un marchepied en or massif à la châtelaine de Montretout ou à un de ses héritiers en 2027.


La gauche et les écologistes avaient donc un devoir de se rassembler pour répondre à cette urgence pour nos vies et à l’exigence populaire, pour offrir une alternative de rupture à ce duel mortifère entre l’extrême argent et l’extrême haine. Il a fallu pour cela que chaque force politique fasse un (plusieurs) pas pour y arriver. Il faut ainsi saluer les 1750 candidats et candidates déjà investis par leur partis politiques respectifs qui se sont retirés pour réaliser l’union. Ce rassemblement doit montrer son unité et ses solutions pour répondre aux grands enjeux auxquels notre pays et le monde sont confrontés, que ce soit l’urgence sociale, écologique ou de paix.


Il doit permettre à chaque force politique d’exister, sans se nier ni se renier, pour montrer que sa puissance et sa solidité réside dans sa diversité et sa spécificité. Partout, à présent, doit se lever un vaste mouvement populaire, pour porter un maximum de députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, pour faire de l’augmentation du SMIC et des salaires, la revalorisation des pensions de retraite, le blocage des prix, la retraite à 60 ans, la bifurcation écologique… non plus un rêve, mais une réalité à portée de votes.

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