Plan israélien à Gaza : une nouvelle étape dans le risque de génocide

6 Mai 2025

Le cabinet de guerre israélien a approuvé une nouvelle étape de sa guerre contre le peuple palestinien à Gaza. Ce plan consiste à élargir les zones tampon tenues par l’armée israélienne qui coupaient la bande de Gaza en trois parties. Ce week-end a également été l’occasion pour mobiliser les réservistes par Tel-Aviv, prélude à une intervention d’ampleur. 

C’est un projet de conquête, aux dires de ses promoteurs, assurer le déplacement volontaire de milliers de Palestiniens.  Il s’agit de rendre invivable cette bande de terre pour les Gazaouis. Malgré les condamnations unanimes de chancelleries européennes, le gouvernement d’extrême droite israélien continue son œuvre destructrice et compte bien réaliser les craintes des juristes internationaux : le risque de génocide. 

La raison en est simple. Le Premier ministre israélien doit sa survie politique à cet état de tension permanente alors qu’il fait face à une contestation inédite jusque dans les rangs de l’armée avec des milliers de réservistes prêts à ne plus combattre en raison de l’horreur de la guerre et qui veulent revoir les otages encore sous la coupe du Hamas. Outrepassant les règles de l’Etat de droit, il veut mettre au pas toute opposition interne. Le record de censure de la presse l’armée israélienne atteste de cet état d’esprit autoritaire qui se diffuse. Les ministres messianiques, partisans du Grand Israël, ont le mérite de la clarté : ils n’ont que faire des otages israéliens et encore moins des Palestiniens qu’ils laissent mourir de faim. 

Beaucoup pensaient que la trêve de janvier dernier allait mettre progressivement mettre fin au conflit. Après une première étape qui a permis d’échanger des centaines de prisonniers politiques palestiniens contre des dizaines d’otages, Israël a délibérément saboté la suite de l’accord. Il s’agissait à terme de permettre la reconstruction de l’enclave de Gaza et d’y bâtir une nouvelle gouvernance, le Hamas étant considérablement affaibli. Nous entamons la neuvième semaine de blocage de l’aide humanitaire, accentuant le risque de famine. Tel-Aviv a bombardé une flottille humanitaire au large de Malte et n’hésite pas à usé de procédés similaires au Liban et en Syrie. 

Alors que Donald Trump pourrait se rendre au Moyen-Orient dans les prochains jours, les autorités israéliennes veulent accélérer le projet trumpien de nettoyage ethnique de Riviera. 

Les faits sont donc clairs et se sont joints aux paroles : les Palestiniens sont effacés de la carte  et déshumanisés, leur projet national nié. Les attaques systématiques contre tout ce qui incarne l’existence des Palestiniens à Gaza, l’enfermement systémique et la colonisation en Cisjordanie constituent des crimes de guerre et contre l’Humanité. La loi de la jungle et la sauvagerie ne peuvent tenir lieu de politique internationale.

Il est temps d’amplifier la mobilisation pour refuser un massacre de masse en direct. Le peuple palestinien doit être placé sous protection internationale. La France ne doit plus tergiverser et prendre des sanctions, conformément à ses engagements internationaux. Elle peut d’ores et déjà suspendre les accords d’association avec Israël dont elle est partie prenante via l’Union européenne. Les livraisons d’armes, directes et indirectes, doivent cesser sans plus attendre.

Enfin, Paris participera à une conférence internationale début juin sur le Proche-Orient en partenariat avec l’Arabie Saoudite. La reconnaissance de l’Etat de Palestine, dans les frontières de 1967, doit en une des issues. L’heure est à l’action résolue pour faire respecter le droit international et défendre le peuple palestinien.

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