Plus personne ne doit détourner le regard du génocide en cours

28 Mai 2025

Il est sous nos yeux. Un génocide est en cours et il est documenté, par des ONG, des médecins, par des journalistes palestiniens, seuls à être dans ce cimetière à ciel ouvert, qui, nous informent au péril de leurs vies. 

Jour après jour, l’horreur franchit un cap supplémentaire, plus ultime que le précédent,  un paroxysme sans cesse dépassé. 

Depuis le 2 mars dernier, Israël a stoppé l’arrivée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Deux millions de personnes sont sans nourriture, sans eau, privés de médicaments, de soins. 

Quelques camions humanitaires viennent enfin d’être autorisés à pénétrer dans l’enclave, mais rien n’effacera ces longs mois de blocus, d’un massacre privant du minimum vital.  

Des femmes, des enfants, des hommes déambulent, ventres gonflés et visages émaciés, avec leurs gamelles vides, en criant famine. Les Gazaouis meurent de faim, sous nos yeux. 

Le 14 mai dernier, nous avons fait le choix de publier en Une de l’Humanité, une photo d’un petit garçon, Osama Kamal Al Rakab. Son visage famélique est une réalité crue et insoutenable. Cette réalité que l’extrême droite refuse de voir en criant à la Fake news, instrumentalisant de façon nauséabonde, sa souffrance, son désespoir et notre impuissance, comme pour invisibiliser le sort des Gazaouis et faire taire toute voix de solidarité internationale. 

Oui, Israël utilise la famine comme arme de guerre et d’extermination de tout un peuple, comme projet politique de Benyamin Netanyahou.  

14 500 enfants ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023 : c’est plus que le nombre d’enfants tués en quatre ans de guerres dans le monde entier. Des milliers d’enfants sont orphelins, blessés, amputés, mutilés avec des traumatismes psychologiques de grandir dans cet enfer. 

Depuis trois semaines, Israël accélère sa conquête, plus déterminé que jamais à achever son œuvre destructrice, Netanyahou ayant déclaré vouloir prendre le contrôle de tout le territoire de la bande de Gaza. Les menaces d’expulsion se font de plus en plus précises. 

Preuve que l’atrocité atteint des sommets, les alliés occidentaux ont enfin réagi et changent de discours et de posture. Un communiqué commun d’Emmanuel Macron, Keir Starmer et Mark Carney, exige la fin de l’offensive israélienne sur Gaza. Tous trois cheminent vers la reconnaissance d’un Etat Palestinien. 

L’Union Européenne envisage enfin la suspension de son accord d’association avec Israël. Ces déclarations diplomatiques doivent se traduire, sans délai, en actes, et d’emblée, rappeler l’ambassadeur de France en Israël à Paris. 

Il est temps de faire respecter le droit international et mettre en application le mandat d’arrêt contre Netanyahou pour crime de guerre et crime contre l’humanité. 

Enfin, il est urgent de décréter un embargo total sur les ventes et exportation d’armes, à l’heure où le salon international de l’air et de l’Espace, au Bourget s’apprête à accueillir des exposants israéliens, géants de l’industrie de l’armement, véritable vitrine de leur commerce de guerre. Cette dualité est abjecte. 

Et regardons, en signe de soutien et de solidarité, le film No Other Land, primé meilleur documentaire aux Oscars, en mars dernier, dénonçant le nettoyage ethnique. 

Dans trois semaines, se tiendra la conférence internationale pour relancer une solution pacifique à deux Etats, sous l’égide de l’ONU. L’enjeu est historique. La France doit à cette occasion faire un acte fort : reconnaître l’Etat palestinien dans les frontières de 1967 au côté de l’Etat israélien. Le monde ne peut laisser mourir davantage Gaza et la Palestine.

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