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Bloquons les prix !

« Bons tuyaux pour faire des économies » dans les annonces fournisseurs d’énergie, « Grande soirée du pouvoir d’achat pour France 2 » : à l’heure de la start-up nation, chacun·e doit savoir gérer son budget ! On devrait dire merci, donc… mais les salariés n’ont pas attendu pour gérer leur argent et bricoler pour ne pas être dans le rouge à la fin du mois.

Derrière les chiffres positifs de reprise économique, nous vivons une hausse des prix qui grève les espoirs d’une répartition juste des richesses.


Il n’y a qu’à constater l’envolée en un an : + 11% pour les légumes, + 4,2% pour les fruits sur l’année 2021, +5% pour le pain, 6% pour les pâtes en prévision pour 2022, sans compter un prix de l’essence frôlant les 2 euros le litre. Tout cela suit en réalité l’explosion des tarifs de l’énergie, qui a grimpé de 19,7% en une année. Avec un salaire médian de 1400 euros et 8 millions de Français ayant recours à l’aide alimentaire, va-t-on demander aux gens de choisir entre se chauffer et manger ?


À vrai dire, ce problème ne peut être imputé qu’au seul redémarrage rapide de l’activité économique après la crise pandémique et aux retards de livraisons venant de l’autre bout du monde, avec la raréfaction de certaines matières premières.

Dans l’inflation que nous connaissons, la question du prix de l’énergie est centrale.


Il est donc de bon aloi, de rappeler que ces hausses brutales sont aussi les effets de politiques libérales notamment dans le secteur énergétique. Depuis que les tarifs sont indexés sur le marché européen du gaz, les conséquences géopolitiques et la forte demande due à la reprise économique ont fait exploser les factures. Le pétrole étant conditionné aux mêmes logiques, le prix à la pompe est devenu indécent.

C’est l’activité de nombreuses PME ou de pans de l’industrie, dépendants d’une consommation énergétique importante pour leur production, qui est également mise en suspens.


Ce climat potentiellement explosif a poussé le gouvernement à prendre des mesures avec la prime inflation et le bouclier dit tarifaire (qui ne concerne pas les locataires du parc HLM) quand la commission de régulation de l’énergie proposait une hausse indexée au marché de… 35% ! Pourtant, derrière l’apparence de sauvegarde du pouvoir d’achat, c’est un lissage de la facture qui est opéré avec nos impôts ! Pire, le gouvernement en profite pour saccager EDF en accélérant le bradage sa production électrique à ses concurrents !

Si les aléas du marché rendent le quotidien des salariés encore plus difficile, c’est aussi parce que les salaires et les pensions sont bloqués. C’est le sens des mobilisations dans de nombreux secteurs, les le commerce, de la grande distribution ou encore dans le sanitaire et le social.


Il faut pouvoir vivre dignement et durablement de son travail. Ce ne sont pas les primes, ou encore les annonces de la droite et du patronat de baisse des cotisations sociales, qui résoudront le problème, bien au contraire. Les bons chiffres récents de baisse du chômage ne doivent pas masquer le fait que les contrats précaires et mal payés sont encore trop nombreux. Une hausse généralisée des salaires, à commencer par les bas salaires, les pensions et le dégel du point d’indice, notamment pour de nombreux fonctionnaires territoriaux sous le seuil de pauvreté, est indispensable.



N’en déplaise aux tenants de l’ordre établi qui expliquent que la hausse des salaires inquiétera les marchés et renforcera une « spirale inflationniste », il faut actionner d’autres leviers. Il est possible de revenir à un blocage des prix comme cela a été fait pendant longtemps sur des produits alimentaires de première nécessité (comme le pain ou le lait) et de baisser la TVA à 5,5% pour des produits de consommation courante. Plus généralement, il faut reprendre une visée stratégique en relocalisant des activités industrielles pour ne plus être à la merci des pénuries et autres fluctuations du marché. Il faut reconstruire des services publics, de véritables biens communs qui seraient légitimement placés sous maitrise démocratique. Ce qui implique de sortir d’un marché omnipotent qui sert les intérêts d’une caste à la recherche d’une rentabilité qui se fait sur les besoins fondamentaux des salariés.

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