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La Seine-Saint-Denis mérite une vraie politique de santé

C’est un camouflet pour les promoteurs d’un projet tant contesté. Alors que le tribunal administratif doit se prononcer prochainement, le rapporteur public vient de déclarer nulle la déclaration d’utilité publique justifiant la construction de l’Hôpital Nord. Celui-ci doit voir le jour en 2028 dans le nouvel éco quartier de Saint-Ouen.


Depuis plusieurs années, le projet était contesté par un collectif « Pas ça, pas là, pas comme ça » associant habitants du Département, Audoniens en premier lieu et Parisiens, professionnels de santé des hôpitaux du secteur à Paris 18e et Beaujon à Clichy dans les Hauts-de-Seine. La raison principale de cette bataille était de refuser la fermeture programmée de lits. Ce sont 200 lits qui sont ainsi supprimés par cette fusion/création, dans la lignée des politiques publiques de santé qui ont dégradé l’hôpital public.


Le rapporteur public vient de donner raison à cette lutte, brisant l’argument phare de l’Assistance Publique-Hôpitaux Publics de Paris qui se targuait de créer de nouvelles places. La réduction des moyens, derrière les doux mots de la novlangue libérale, est donc désavouée. Les arguments sont édifiants : « l'annulation totale, pour défaut d'utilité publique compte tenu notamment de l'insuffisante offre de soins par rapport à l'existant et aux besoins" et en déclarant un "vice de procédure dès lors que le rapport de contre-expertise relatif au volet hospitalier ne figurait pas au dossier de l'étude d'impact ».


La crise du Covid-19 avait pourtant démontré combien nos hôpitaux publics, notamment dans nos villes populaires, étaient affaiblis. Ce n’est pas seulement une question de places qui se joue ici mais de personnels essorés, d’usagers en souffrance qui saturent les hôpitaux publics faute d’une politique publique cohérente. Les spécialistes manquent crûment, les généralistes doivent refuser des patients, les mairies qui disposent de centres de santé font ce qu’elles peuvent mais l’austérité les empêche de se déployer toujours plus, le non recours aux soins devient la norme pour les plus précaires.


En tant que parlementaire de Seine-Saint-Denis, je suis intervenu pour exposer la situation catastrophique de nos hôpitaux :


- à Montreuil, endetté par des prêts toxiques

- à Montfermeil dont 90% de l’établissement est jugé vétuste

- à Saint-Denis pour défendre les luttes du collectif inter-hôpitaux

- à Aulnay/Sevran où les urgences psychiatriques sont menacées de fermeture


Le plan blanc va être mobilisé en perspective des JOP tant les manques sont criants.


Nos populations méritent de vraies politiques sanitaires dans un département parmi les plus jeunes de France mais dont la population âgée progresse le plus rapidement. Nos structures d’accompagnement et de soins doivent être adaptées au plus vite.


Le positionnement établi contre l’hôpital Nord impose de travailler d’autres choix adaptés aux situations humaines. C’est d’un nouvel hôpital public dont la Seine-Saint-Denis a besoin avec une capacité de 500 lits tels que l’ont évalué les soignants. Ecoutons ces femmes et ces hommes qui agissent pour le bien commun et plaçons les besoins des usagers au cœur des futurs choix.




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