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Terre et Paix : la seule voie de la justice au Proche-Orient

Ce samedi 30 mars, nous commémorerons la journée de la Terre en Palestine. A vrai dire, cette commémoration se fait dans l’ensemble des communautés palestiniennes, réfugiées, en territoire occupé ou même en Israël. Cette journée est née à la suite de la répression d’une grève générale des Palestiniens d’Israël qui a fait six morts. Ces derniers s’étaient vus réquisitionnés les terres de certains villages par le gouvernement israélien d’alors.


Depuis, chaque 30 mars est une journée rappelant l’attachement à la terre de tous les Palestiniens. C’est une journée à forte charge symbolique et unificatrice au travers d’actions culturelles, d’actions syndicales ou de rassemblements politiques.


Depuis les années 2010, cette journée est devenue un moment de mobilisation puissant. Les manifestations massives en Cisjordanie mais surtout à Gaza ont exprimé la volonté claire du peuple palestinien de pouvoir disposer d’un Etat souverain. Ces « marches du retour » aux frontières des territoires occupés ont été réprimées dans le sang par les autorités israéliennes. En 2018, ce sont plusieurs centaines de morts et des dizaines de milliers de blessés par balles qui finiront estropiés.


En cette année 2024, alors que nous approchons des 200 jours de l’attentat du Hamas puis de l’intervention militaire israélienne à Gaza, cette journée prendra une résonance particulière. C’est la sidération alors que les bombes continuent de tomber à Gaza, que la situation humanitaire est effroyable. Plus de 32 000 morts, des centaines de milliers de blessés parmi les plus d’1,5 millions de déplacés. Le risque de famine est avéré pour l’ensemble de la population de la bande de Gaza, du jamais vu en contexte de guerre, même en Syrie, en Afghanistan ou au Soudan.


La Cour internationale de Justice a fait un rappel sur le risque de génocide. D’abord et avant tout parce que plusieurs officiels israéliens appellent à en finir avec l’idée d’un projet national palestinien. Pour cela, les discours racistes infériorisant les Palestiniens ont été légion. Ce sont des ministres, fascistes, qui assument de vouloir déporter ces millions de Palestiniens et surtout annexer la Cisjordanie. Par ailleurs, sur le terrain, les blocages par l’armée israélienne de l’aide humanitaire sont visent clairement à affamer la population. Les risques d’épidémie avec l’arrivée du printemps vont aggraver le bilan sanitaire. Il s’agit clairement de rendre Gaza invivable, ce qui participe d’une entreprise d’élimination d’un peuple.


Le martyr de Gaza a d’autant plus de symbolique qu’il est une terre historique du projet national palestinien. De nombreux soulèvements y ont eu lieu dont la 1ere Intifada. De plus, 70% des Gazaouis sont des réfugiés de 1948 et 1967. Ce sont donc des Palestiniens de la Nakba, exilés suite au plan de partage onusien de 1947 et de la Guerre des Six Jours. Ils s’identifient et sont identifiés comme étant une composante majeure du peuple palestinien.


Après six mois de carnage, les Etats-Unis ont enfin permis l’adoption d’une résolution à l’ONU qui appelle au cessez-le-feu. Les actions diplomatiques sont essentielles mais nous devons faire plus.


La France et l’Union européenne en plus de stopper immédiatement les livraisons d’armes et l’accord économique avec Israël peuvent prendre des sanctions internationales. Il faut en finir avec le double standard qui condamne sans ambiguïté l’invasion russe en Ukraine et ses crimes de guerre et reste silencieuse sur les atrocités commises par l’armée israélienne.


La mobilisation populaire doit s’amplifier dès maintenant. Ce n’est pas seulement d’un arrêt des combats mais d’une intervention humanitaire et sociale d’une grande ampleur. La reconstruction ne sera crédible que si elle permet aux Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et des camps de réfugiés de pouvoir réaliser leur projet : celui d’une terre souveraine où ils pourraient vivre dans un Etat palestinien, conformément aux résolutions internationales. Terre et Paix sont les deux aspects fondamentaux d’une paix juste et durable dans la région.

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