Sans concession

19 Fév 2024

Quatre-vingts ans après l’exécution des 22 FTP-MOI au Mont-Valérien – sans oublier Olga Bancic, transférée et décapitée en Allemagne –, Missak et Mélinée Manouchian vont entrer au Panthéon. C’est une fierté pour le mouvement communiste que de voir enfin reconnu le rôle de notre force dans la Résistance à l’occupant nazi. Cette entrée au mausolée de la nation est l’aboutissement d’un long combat pour réparer une meurtrissure, car la République avait jusqu’alors oublié, voire effacé, l’apport des communistes à la Résistance. Avec Missak et Mélinée, ce sont les 23 du groupe Manouchian, mais aussi les dizaines de milliers de communistes qui ont donné leur sang pour libérer la France du joug nazi, comme celles et ceux engagés à la sortie de la guerre pour faire vivre l’idéal des « Jours heureux », le programme du Conseil national de la Résistance, qui sont honorés.

Cette panthéonisation, c’est aussi reconnaître le parcours de Missak, arménien ayant fui le génocide, ouvrier et poète communiste mort pour la France car il croyait à une nation politique, à « la patrie des droits de l’homme », même s’il n’était pas né ici. Pourtant, cette entrée au Panthéon se déroule deux mois après le vote de la loi immigration et au moment même où l’extrême droite est banalisée, normalisée dans le débat public.

Au vu de cette antinomie entre le combat des résistants communistes et la politique du président Macron, nous avons décidé de mettre ce dernier face à ses contradictions et de le confronter aux ravages que ses choix font subir au plus grand nombre, aux travailleurs, travailleuses et aux immigrés qui fuient la guerre, la misère et l’oppression comme hier Manouchian.

Notre entretien est inédit par les questions posées sans concession, loin des interviews de confort dont il a l’habitude. Nous l’avons confronté­ sur la lutte contre l’extrême droite, sur la loi immigration, sur la question sociale et le programme du CNR, et même la situation en Palestine. Ses réponses sont celles d’un président qui défend sa politique et son bilan, auxquels nous restons chaque jour dans nos colonnes, comme il le reconnaît lui-même, diamétralement opposés.

Le récit qui sera proposé cette semaine est important. Le combat de Missak et Mélinée et des communistes ne peut être ni détourné ni amoindri. L’Humanité, quotidien communiste, a décidé d’y prendre toute sa part pour faire résonner notre combat et faire vivre leur héritage. 

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