Seul le prononcé fait foi. Découvrez le ci-dessus.
Mesdames, Messieurs les élus de la Ville de Paris, les militants de la Société des Lectrices et des Lecteurs,
Chers amis, chers camarades,
Nous sommes réunis ce jour pour rendre hommage à une figure tutélaire de la gauche, a l’un de ceux qui incarna avec force la République laïque, démocratique et sociale, un de ceux dont la France est éternellement reconnaissante.
Jean Jaurès, héritier de la Révolution française, porteur de l’idéal socialiste, héraut de la paix, pacifiste convaincu et convaincant, était assassiné ici-même il y a 111 ans.
Il fut assassiné d’un coup de feu, par la main de Raoul Vilain, mais surtout il est la victime de la folie meurtrière, de la furie guerrière qui inondait le débat public depuis plusieurs semaines à l’orée de la Première guerre mondiale et de sa folie barbare.
Nous sommes ici pour saluer la mémoire de ce grand homme de la Nation, non par simple nostalgie, mais pour nous rappeler ses combats, nous nourrir de sa pensée, pour mieux guider notre action militante d’aujourd’hui dans le moment de bascule que nous vivons.
La disparition de Jean Jaurès symbolise ce bien précieux que nous devons chérir et cultiver chaque jour : la paix.
La paix est d’abord une pratique. Elle s’exerce au quotidien dans nos relations avec les autres, dans les rapports entre individus, entre sociétés et entre Etats. En finir avec le rapport de force, avec cette loi du plus fort, des superpuissances qui exercent leur pouvoir et leur domination sur les autres, pour continuer à piller les ressources, à suraccumuler les richesses au détriment de la nature et ouvrir la voie à la coopération, au multilatéralisme qui devrait être la règle et non l’exception. La guerre est le meilleur allié du capitalisme, la paix est celle d’une société démocratique, du partage des savoirs, des richesses, et du pouvoir, une société et un idéal que pour notre part, nous nommons toujours le communisme.
La paix est un horizon, mais aussi un projet de société à conquérir. De nombreux conflits émaillent le monde, j’y reviendrai bien sûr, mais faire taire les armes et cesser les violences est un espoir pour des millions de personnes à travers ce monde. Être empêtré dans la guerre, c’est connaître l’incertitude quotidienne de rester en vie, la peur permanente, les traumatismes.
Remplacer le fracas des armes, et son lot de destructions, de meurtrissures, de plaies béantes ouvertes qui ne se referment jamais, et nourrit les rancœurs, facteurs de nouvelles guerres, de misères et d’exploitation par la quiétude de la paix, devrait être là aussi un but auquel devrait être attaché tous les progressistes, mais au-delà les démocrates et les républicains sincères de notre humanité commune.
La paix est une culture. C’est un effort de tous les instants, une démarche permanente pour traiter le conflit, le désaccord par la voie du dialogue. C’est privilégier les modes d’action pacifiques, respecter le point de vue de l’autre, se découvrir, se comprendre et s’enrichir par le partage de la culture de l’autre. La paix est antinomique du racisme, de la xénophobie, du repli sur soi qui conduit à l’isolement, à se rabougrir, à détester tout le monde, pour finir par se détester soi même.
Cette culture de paix ne peut aller qu’avec un fonctionnement démocratique de nos sociétés, de notre organisation de vie, dans la société comme dans l’entreprise. La démocratie, c’est la dispute et la délibération organisée. C’est accepter de perdre un débat, de faire des compromis, de prendre en compte le point de vue de l’autre. C’est faire parler la force de la démocratie et non la loi du plus fort. C’est donner au peuple, conscient et émancipé, le pouvoir de choisir et d’entreprendre son chemin et sa destinée. Ce qui ont peur du peuple, de leurs justes revendications, de leurs décisions sont en réalité toujours du coté des tyrans et aujourd’hui des populistes d’extrême droite.
La paix, c’est enfin la justice. Il n’y a aucune paix, d’arrêt d’un conflit sans un règlement juste du conflit. Il ne peut advenir de paix durable sans réparations des préjudices commis, en prenant garde de ne jamais humilier le vaincu pour ne pas tomber dans le cycle infernal de la revanche à prendre.
Nous sommes hélas loin de ces objectifs. C’est clairement la loi du plus fort qui régit notre monde. Les autocrates en sont ravis. Ce qu’ils imposent bien souvent à leurs citoyens, en faisant taire toute contestation, en étouffant toute opposition, en faisant régner la stratégie de la peur et du chaos pour garder la main, peut s’étendre désormais aux rapports entre Etats.
Nous pensons assez logiquement à ce phénomène qu’est le trumpisme et à cette nouvelle alliance des néophytes réactionnaires 3.0, qu’ils prennent le visage d’un fanatique décérébré aux cheveux orange ou celui de la nouvelle passionaria de l’extrême droite italienne.
En imposant des accords commerciaux défavorables aux Etats, en soutenant les Etats agresseurs dans de nombreux conflits, le président des Etats-Unis cultive une atmosphère détestable.
Il incarne cette bascule d’un monde régi par la violence, alimenté par la haine, en s’affranchissant de toutes les règles internationales et en s’essuyant les pieds sur le droit international. Il est l’interlocuteur privilégiés de dirigeants poursuivis à la Cour pénale internationale, abhorrant celles et ceux qui lui parlent de droits qui doivent régir nos relations internationales. Le droit est d’ailleurs un obstacle pour faire des affaires, s’accaparer des ressources. Ils veulent d’ailleurs en finir avec les règles du commerce international, abattre les institutions des droits humains fondamentaux et jeter aux orties le droits des travailleurs.
Il convoque dans son bureau, il humilie en direct à la télévision, il tweete sur le réseau social de son ami Musk et il sert la main très fort. Le message est clair. Sois-vous vous soumettez, soit ça sera la guerre commerciale, soit la reddition sans conditions.
Derrière cette loi du plus fort, il y a souvent cette loi du profit qui se déploie pour capter les richesses en faveur d’une minorité. Le capitalisme dérégulé, financiarisé est aux anges tant que les affaires roulent.
La négociation entre l’Union Européenne et les Etats-Unis qui va nous imposer des droits de douane à 15%, mais aussi des colossaux investissements dans l’industrie, notamment d’armement, ou encore l’achat de GNL et pétrole américain, contrairement à nos engagements écologiques internationaux, est inacceptable. C’est une vassalisation de l’Union européenne au bras de fer du président Trump. Nous le disons ici avec force : ce nouveau plan ne peut être appliqué, tant que le Parlement n’a pas débattu et voté, donnant un mandat clair au gouvernement et au Président de la République, de porter notre exigence à la Commission européenne de refuser ce traité, néfaste pour nos emplois, pour notre industrie, pour le climat et pour notre humanité commune.
Chers amis, chers camarades,
D’autres armes sont utilisées, ce sont les mots, les appels à la violence, les coups de force. A la tête de la première puissance du monde, Donald Trump incarne ce monde de brutalité, devenu sans règles. L’internationale réactionnaire, fascisante que certains qualifient de manière euphémisée illibérale ou populiste se coordonne et agit pour imposer un ordre mondial régi par la seule force.
Le droit, des individus comme celui des peuples, est totalement exclu, rabaissé au rang de contraintes. Quel symbole plus parlant et violent que la tronçonneuse brandie comme étendard par le président libertarien d’Argentine Javier Mileï.
Pour s’accaparer des ressources, récupérer des terres arables ou riches en matériaux stratégiques, il est désormais possible de proclamer une supériorité crasse. Pour mener la guerre idéologique, il investisse dans les médias et relaie leur vérité alternative sur les réseaux sociaux qu’il possède, à l’aide de puissants algorithmes.
Il mène leur guerre idéologique au nom des peuples, de l’intérêt général mais c’est chaque fois l’intérêt particulier qui prévaut, celui des argentiers, des grands conglomérats. Comment comprendre sinon les projets expansionnistes étatsunien vers le Groenland et le Canada.
Plus que des menaces, l’agression russe en Ukraine a accéléré cette bascule historique. Refusant de reconnaître l’existence d’un peuple ukrainien, Vladimir Poutine et sa clique de kleptocrates mettent en péril la sécurité régionale au nom d’un projet impérial sanglant. Le bilan est effroyable : plus d’un million de morts et blessés, des pays exsangues, des peuples meurtris par des mois de conflits.
Soutenu cyniquement et idéologiquement par Donald Trump qui a toujours admiré les autocrates, le maitre du Kremlin torpille chaque possibilité de négociation et d’arrêt des combats. Face à lui, le peuple ukrainien résiste et ne demande qu’à vivre libre, en sécurité. L’impact d’une guerre qui dure pèse sur la solidarité, sur les conditions de vie et sur le moral des peuples.
L’arrêt des combats, même pour une simple fenêtre de négociation, n’est pas une gageure. C’est une urgence et un devoir pour celles et ceux qui vivent sous les bombes.
Ce qui vaut pour Kiev vaut pour Gaza. Ne faisons pas comme si nous pouvions éviter l’éléphant au milieu de la pièce. Il n’y a pas pour notre part de hiérarchie entre les vies humaines, entre les victimes de guerres, encore moins de concurrence.
Ce qui a été permis en 2022 avec la guerre d’Ukraine est la banalisation de l’horreur. Du 7 octobre 2023 que nous avons d’emblée condamné sans réserve à ce jour, le pire de la guerre s’est déployée au Proche-Orient. Ce n’est pas une énième guerre mais un massacre indiscriminée. Qu’importe les mots qui sont utilisés, la destruction délibérée de toute infrastructure, les bombardements aveugles contre les civils sont des crimes de guerre, des crimes contre l’Humanité. Les propos déshumanisants, a fortiori quand ils sont tenus par des représentants officiels d’un Etat, justifient le nettoyage ethnique.
Pensons à ces mots de Jaurès qui dénonçait les prémisses du génocide arménien, déjà, en 1896, dénonçant l’inaction française et européenne face au gouvernement ottoman de l’époque: « Mais ce qui importe, ce qui est grave, ce n’est pas que la brute humaine se soit déchaînée là-bas ; ce n’est pas qu’elle se soit éveillée. Ce qui est grave, c’est qu’elle ne s’est pas éveillée spontanément ; c’est qu’elle a été excitée, encouragée et nourrie dans ses appétits les plus féroces par un gouvernement régulier avec lequel l’Europe avait échangé plus d’une fois, gravement, sa signature ».
Je sais que le mot de génocide heurte beaucoup, fait même polémique tant il est lourd d’une histoire douloureuse et tragique, singulièrement en Europe où le génocide a été mené de manière industrielle pour exterminer les Juifs durant la Seconde guerre mondiale. Dans une société israélienne meurtrie par le 7 octobre, la vie démocratique se poursuit et des voix de dignité réclament tout à la fois la libération des otages et en appellent à la fin du génocide, terme désormais admis par des ONG de défense des droits humains.
Ce qui doit nous réunir, c’est la dénonciation de l’horreur, ces corps décharnés d’enfant. Que la justice internationale soit saisie et fasse son œuvre pour instruire les poursuites contre les auteurs dont Netanyahou. Mais ce qui arrêtera le fracas des bombes, c’est bien l’action politique, l’intervention populaire.
Après des années d’errance, la diplomatie française a enfin pris ses responsabilités en annonçant la reconnaissance de l’Etat palestinien. Cet Etat prendra place aux côtés de l’Etat d’Israël dans les frontières de 1967, impliquant une décolonisation des territoires occupés, la fin de l’apartheid et du Mur de la honte, la libération des prisonniers politiques palestiniens dont Marwan Barghouti.
Ces derniers jours, j’ai beaucoup pensé à deux militants de la paix, de la justice et du droit des palestiniens. Je pense à Fernand Tuil, camarade fondateur AJPF, et de Jean-Claude Lefort, député communiste et président d’honneur de l’AFPS. Oui, c’est grâce a eux et au mouvement populaire et associatif, que nous avons réussi à convaincre l’Etat français à enfin reconnaître l’Etat palestinien.
Nous réaffirmons que le peuple palestinien a le droit à un Etat souverain, à une existence propre aux côtés d’un Etat israélien dans les frontières de 1967.
Paix, justice et sécurité collective vont de pair. Le chemin pour y arriver est difficile mais c’est le seul courageux. La création d’un Etat palestinien n’est pas une aumône ni un dû, c’est un droit inaliénable d’un peuple à vivre sur sa terre.
C’est parce que nous croyons à des droits universels que nous ne pouvons nous taire un jour de plus devant une famine organisée. Quand la vérité éclatera, l’étendue de l’horreur sera dévoilée, nous nous poserons la question : « qu’avons-nous fait ? ». Les dégâts sont déjà considérables, les traumatismes durablement inscrits dans les corps et dans les esprits mais il n’est jamais trop tard pour agir et réparer.
Je salue ici les dockers des différents ports de France refusant les livraisons d’armes vers Israël, suivis par les salariés de l’aéronautique. Ces femmes et ces hommes sont la preuve que la solidarité internationale n’est pas un vain mot, que les actes de paix viennent de notre classe sociale, celle des travailleurs et des créateurs.
C’est justement parce qu’il est remis en cause que le droit international fait ses preuves. A la brutalité et à la force, nous répondons au contraire justice pour toutes et tous. Alors la France doit reconnaître l’Etat palestinien mais elle doit aussi pour rendre ce droit effectif, imposer des sanctions tant au niveau européen, qu’au sein de l’ONU et participer pour rompre les accords commerciaux entre l’UE et Israel, tant que ce dernier ne respecte pas le droit international.
Chers amis, chers camarades,
La belle affaire du moment, c’est l’économie de guerre. Pour préparer la guerre, il faut préparer les esprits et adapter notre production. Après le sacro-saint objectif de limite de 3% de déficit en équivalent de PIB, voici désormais le crédo de 5% de dépenses militaires en richesse nationale. C’est le mariage de la guerre sécuritaire et de la misère sociale.
Si personne ne peut nier les menaces qui pèsent sur notre monde, encore faut-il utiliser les bons remèdes. On n’utilise pas la guerre pour résoudre la guerre, quand bien même elle serait préventive, civilisationnelle ou encore culturelle.
Préparer les esprits à la guerre, comme le fait le Président Macron, c’est préparer les esprits à des coupes franches dans les besoins essentiels, alors que seuls les budgets militaires seront en augmentation. Fabriquer des armes en masse, c’est ne pas seulement sortir les muscles, c’est les vendre et les utiliser. Elles alimentent le commerce de la mort.
Il faut noter aussi l’hypocrisie de cette course à l’armement qui bénéficie à l’industrie étatsunienne. La crise du Covid, la guerre en Ukraine n’ont pas servi de leçon aux Européens ni les alertes du rapport Draghi. Point d’autonomie stratégique pour s’affranchir des dépendances outre -Rhin ou pour bâtir une voix européenne forte dans ce monde troublé.
Une économie de guerre, c’est un rationnement, des coupes budgétaires présentés comme des sacrifices nécessaires.
Le dernier plan présenté par le gouvernement s’inscrit d’ailleurs dans cette trame. François Bayrou se pense comme le lanceur d’alerte, il ne fait qu’épouser l’air du temps. Son budget qui n’en n’est pas un d’ailleurs, s’inscrit dans cette logique de peur, qu’il prends lui sur un autre versant que le président.
Son « moment de vérité » est en réalité une soupe immonde pour nous imposer une austérité jamais vu, ni connu en France. Il fait peur. Soit nous acceptons son plan, soit nous pourrions finir comme la Grèce de Tsipras et le FMI pourrait prendre la main et nous imposer par exemple des baisses de pension ou des salaires. D’un coté, la menace de la guerre, de l’autre, la menace de la récession et du FMI.
Son projet de budget est une saignée inacceptable, une guerre sociale qui veut faire des classes populaires un corps à mater, à soumettre et à essorer jusqu’à l’os. Surfant sur un populisme rejetant l’impôt, pour défendre les plus hauts patrimoines, il attise les fractures et les divisions.
Installer la suspicion envers les malades, criminaliser les privés d’emploi, dénier les droits fondamentaux aux étrangers : le poison de la fragmentation constitue le cœur de ce socle commun.
Il s’attaque pourtant à tout le monde, salariés, cadres, autoentrepreneurs, jeunes, retraités, familles. L’asséchement des recettes de la Sécurité sociale, les coupes drastiques faites aux collectivités locales qui œuvrent chaque jour à des services publics utiles.
Avez-vous remarqué que tous les mauvais coups contre le peuple sont déjà chiffrés, préparés et non négociables : suppression de 2 jours fériés, de remboursement des médicaments, des maladies longues durées, rabot sur les prestations sociales et les dépenses sociales…Par contre, pas touche au magot des 211 milliards d’argent public donnés aux entreprises, ou aux plus haut revenus et patrimoine. Là, il faut encore discuter et voir….
Le pire, c’est qu’il faut rappeler qu’il n’a aucune majorité ni populaire, ni à l’Assemblée pour faire adopter son budget. Lui est 1er ministre d’un gouvernement illégitime, nomme par Macron après la censure, et le vol de la victoire du Front Populaire de l’été dernier.
La réalité, c’est que Bayrou sait qu’il n’a aucune base solide. La vérité est ailleurs. Il pousse l’avantage, pour ouvrir la fenêtre d’Overton et préparer l’après-Macron pour les droites radicalisées, qu’elles se nomment Retailleau, Bardella, Le Pen ou Philippe-Darmanin. S’il échoue et qu’il est censuré, ceux là reviendront devant les Français en disant que Bayrou avait le bon diagnostic, mais n’allait pas assez loin. D’ailleurs, le ministre de l’intérieur parle déjà de remettre en cause les 35H, passer à la retraite à 65 ou 67 ans et en finir avec le régime par répartition, pour enfin ouvrir notre protection sociale et nos retraites au privé.
Alors dès la rentrée, ne nous laissons pas berner, soyons mobilisés au coté des syndicats, pour une riposte unitaire face à ce gouvernement et oui, préparons-nous le plus rapidement possible à censurer ce gouvernement qui n’a qu’une obsession : épargner les puissants, et faire payer le peuple.
Chers amis, chers camarades,
Pour conclure, c’est le nationalisme qui attise les tensions, justifie l’élimination de l’autre. Partout où la guerre s’embrase, les braises du fondamentalisme, de la haine ont été nourries. Certains nous diront qu’il faut traiter les priorités des citoyens nationaux ou qu’il faudrait affirmer la supériorité de notre nation, y compris par la force, sur d’autres. Je dis à l’instar du fondateur de l’Humanité que le nationalisme est une fumisterie et que l’amour de la patrie n’est jamais le rejet des autres, encore plus dans la patrie républicaine qui s’est bâti sur un projet politique et non ethnique. « Le patriotisme consiste, pour un Français, à bien connaître la France, ses qualités et ses défauts, ses vertus et ses vices, ses lumières et ses ténèbres, afin de pouvoir corriger ses défauts, atténuer ses vices, dissiper ses ténèbres, et faire servir l’accroissement de ses qualités, de ses vertus, de ses lumières au progrès général de l’humanité. ».
Que les racistes et autres courants d’extrême droite se le tiennent pour acquis : leur amour de la nation n’est qu’une escroquerie surtout quand ils ne vilipendent pas seulement les étrangers mais voit des Français de papier parmi celles et ceux qui sont nés en France, y construisent leur vie en toute quiétude. En réalité, le discours de guerre contre l’étranger alimente un discours de guerre civile et la guerre contre tous et toutes.
L’extrême droite, c’est ce courant d’idées qui a abattu notre cher Jean Jaurès. Cette atmosphère détestable avait libéré les passages à l’acte et préparer les esprits à un déchainement de violences. Un siècle plus tard, les procédés sont les mêmes.
Des citoyens sont attaqués pour leurs apparences parce que Juifs, musulmans, homosexuels, transsexuels… Des agressions verbales, des humiliations, des tentatives de meurtres ou d’attentat ne sont plus des exceptions. Cela s’incruste dans les esprits et amène des gens à éviter certaines rues, certains quartiers, à ne pas postuler à un emploi, à éviter des conversations sur des sujets dits sensibles. Nous ne pouvons pas, nous ne devons plus tolérer des reculs permanents. C’est laisser la haine faire son lit, le ressentiment nous opposer.
Ces vécus de discriminations et de peur sont intolérables. Soyons à la hauteur face à ceux qui inondent chaque jour des propos de haine et libèrent la parole. Les seigneurs de la tech soufflent dans le dos de celles et ceux qui veulent un monde de divisions, les inondant de sommes colossales. Libertariens, traditionnalistes, fondamentalistes religieux, masculinistes et autres identitaires ne sont pas la majorité : il faut les combattre pied à pied. Ils font du bruit mais ils savent que la société bouge, avance. Leur récit d’une société moralement déliquescente ne tient pas.
Il nous mène une guerre idéologique où chaque fait divers est exploité, commenté, relayé, sur des chaînes d’informations qui leurs appartiennent. Des milliardaires dont Stérin, dont l’Humanité a révélé le projet se mettent à la disposition de ce courant d’idées, pour aider à former, à préparer la conquête du pouvoir, mais aussi réécrire l’histoire de France à travers des musées ou des parcs d’attraction.
Je le dis ici, et je lance cette alerte. Ne prenons pas cela a la légère. Dans un pays ou l’extrême droite fait déjà plus de 35%, où le débat s’organise régulièrement sur les questions identitaires, où l’immigration est synonyme de terrorisme, nous sommes déjà en réalité au pied du mur.
Partout sur la planète, l’extrême droite conquiert le pouvoir. Ne pensons pas que parce que nous sommes la France, cela ne peut arriver.
Nous avons donc, je le redis, une responsabilité première en tant que communistes. Unir, pour résister, unir pour convaincre qu’un autre chemin est possible, unir pour gagner et changer la vie des gens, unir car nous sommes des hommes et des femmes en responsabilité.
Alors, chers amis, chers camarades, donnons rendez vous à ce peuple débout, à celui quoi résiste, qui refuse l’ordre établi, se mobilise contre la loi Duplomb, mais aussi celui et celle qui se mobilise dans son entreprise pour de meilleures conditions de travail, à celui ou celle qui se mobilise dans son quartier contre la fermeture d’une classe ou d’un bureau de Poste, aux militants, sympathisants, mais aussi à celui ou celle qui se sent isolé et qui ne croit plus, donnons leur rendez vous à la prochaine fête de l’Humanité, pour construire ensemble notre Humanité partagée.