La réalité a dépassé la fiction ! Le scénario d’un épisode de la série Lupin s’est déroulé ce dimanche 19 octobre matin avec le cambriolage du musée du Louvre. 

En plein jour, avec une nacelle depuis la rue, sous les yeux de milliers de touristes du monde entier. Le tout avec une facilité déconcertante qui démontre qu’ il est possible d’entrer, par effraction, dans le musée le plus visité au monde, comme dans un moulin. 

Une scène rocambolesque et surréaliste qui voit des bijoux rares, patrimoine culturel de notre pays, s’évaporer dans la nature, sous les yeux impuissants de la Joconde. 

Cette perte d’une collection royale de diadèmes,  couronnes, colliers et autres boucles d’oreille, sertis de diamants et autres pierres précieuses est énorme et suscite beaucoup d’émoi. Un trésor que la France n’a pas su protéger. 

Ce cambriolage interroge. Bien sûr, le risque zéro n’existe pas, et il est difficile de parfois détourner les plans de malfaiteurs expérimentés et déterminés. 

Mais n’empêche… Des signes d’alerte existaient depuis des mois sur le manque de sécurité et de protection du musée. Et rien n’a été fait. Le ministère de la Culture, et plus précisément, Rachida Dati, Ministre de la culture depuis près de deux ans, n’a rien fait.  

Elle n’est pas intervenue quand les agents ont alerté sur la baisse continue du nombre de gardiens au fil des ans, 200 en 10 ans.  

Elle n’est pas intervenue quand l’administrateur général du musée alertait il y a plusieurs mois sur l’état de délabrement du musée, lors d’une audition au Sénat. 

Elle n’est pas intervenue quand en juin dernier les personnels du musée se sont mis en grève pour dénoncer le manque de moyens humains assurant la sécurité. 

La Cour des comptes tire également la sonnette d’alarme sur le manque de caméras notamment dans les salles du musée et sur les nombreuses failles de sécurité depuis des années, avec un sous-investissement chronique. 

Dans le budget 2024, la subvention de l’Etat au profit de ce musée était baissée de 7 millions par sa prédécesseure. Dans le budget 2025, la Ministre de la culture a maintenu cette baisse de crédits. Pour le projet de budget 2026, c’est une baisse générale de 4,1% soit 170 millions d’euros sur l’ensemble de la ministre culture qui est prévue, dans le cadre de l’austérité budgétaire envisagée par le gouvernement.

La responsabilité de la Ministre de la culture est donc pleine et entière mais elle ne semble pas l’assumer, essayant de renvoyer, pour le cambriolage du Louvre, la faute sur d’autres, campagne des municipales oblige. 

Que ce musée public, sous responsabilité de l’Etat, se soit fait cambrioler de cette façon en dit beaucoup sur la déliquescence des services publics, en général, après 8 ans de politiques macronistes d’austérité et de coupes budgétaires.  Ils n’ont plus les moyens d’assurer leurs missions, ils n’ont plus les moyens de se protéger. 

C’est dramatique.

Le plan ‘’Louvre- Nouvelle renaissance’’ annoncé par le Président de la République, en juin dernier, et s’étalant sur 10 ans, arrive donc trop tard… et illustre, tel le radeau de la méduse, le naufrage de la macronie depuis la marche présidentielle le 7 mai 2017 dans la cour du Louvre. 

Reste à espérer que les bijoux seront retrouvés et que les cambrioleurs seront arrêtés. Peut-être les futurs voisins de prison de Nicolas Sarkozy